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mortelle-vinasse Mai-Li Bernard

Mortelle vinasse de Mai-Li Bernard

Interview de Mai-Li Bernard, deux fois lauréate au Concours Jeunes Talent, qui vient de publier « Mortelle Vinasse », sa deuxième bande dessinée aux éditions The Hoochie Coochie.

Mai-Li Bernard est l'auteure de deux bandes dessinées muettes très originales, elle nous en dit plus sur sa façon de travailler et son expérience d'auteure de bande dessinée à Angoulême dans cette interview.

 

The Hoochie Coochie vient de publier votre deuxième bande dessinée Mortelle Vinasse, un polar muet à la structure particulière. Comment avez-vous imaginé et construit cette histoire ?

Mai-Li Bernard : Une première version très courte de cette histoire avait été réalisée alors que j'étais encore aux beaux arts pour un projet de fanzine collectif qui n'a jamais vu le jour. Plus tard,  j'ai eu envie de reprendre ce scénario avec une pagination plus exhaustive qui me permettrait de développer à la fois les personnages et la structure emboitée du récit. C'est une sorte de vaudeville meurtrier. Agencé comme une pièce de théâtre, chaque chapitre se répond et permet progressivement de comprendre les interactions entre tous les personnages. J'aime les récits non linéaires qui correspondent plus à ma façon de travailler et à ce moment-là, je lisais pas mal de polars et regardais l'intégrale de Columbo.

 

Dans vos deux créations, on remarque qu'il n'y a pas des dialogues, et que le thème principal ce sont les difficultés dans les relations amoureuses. C'est un thème qui vous inspire et vous donne à dessiner ?

Mai-Li Bernard : Mes bandes dessinées sont des fictions, cependant elles s'inspirent très souvent de mes expériences relationnelles. Je n'ai pas trop d'imagination et les choses du quotidien sont celles qui me viennent le plus naturellement. De même l'absence de mot dans ma production induit un rapport très différent dans l'élaboration du récit. Cela m'impose de recourir à un vocabulaire propre et conditionne complètement ma pratique de la bande dessinée.

 

Vous auto-éditez des petits fanzines en gommettes et papiers découpés... vous habitez à Angoulême, est-ce que la communauté d'auteurs et dessinateurs est prolifique pour votre travail ? Avoir un environnement comme celui-ci vous aide ?

Mai-Li Bernard : J'auto-édite effectivement divers petits objets à partir de mes travaux de recherche. Ces publications me permettent de hiérarchiser mes idées et me donne une perspective. Cette production parallèle à ma pratique de la bande dessinée est une vraie récréation et est en effet énormément stimulé par mon environnement social. Je participe d'ailleurs régulièrement aux « marchés des dessinateurs ». Ces manifestations, organisées par quelques auteurs angoumoisins dans nos cafés préférés, nous permettent de nous réunir ponctuellement pour vendre nos productions.

J'habite Angoulême depuis une dizaine d'années, j'y ai fait mes études (EESI) et une résidence à la Maison des Auteurs. C'est un vivier incroyable pour la création, et une véritable aventure humaine.

Les blogs d'Alain François (Romanticiphone et Littleasia ) qui suivent notre communauté au plus près en est l'illustration parfaite !

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Vous avez été sélectionnée au Concours Jeunes Talents avec la bande dessinée muette Pigmentation d’un discours amoureux en 2015 et Ritournelle en 2009. Quels bénéfices avez-vous reçus de cette qualification ? Avez-vous des conseils pour ceux qui aimeraient tenter l’aventure ?

M. B. : Cette sélection m'a permis de faire une ou deux rencontres et m'a encouragé dans l'idée de réaliser un premier petit livre. Pigmentation d'un discours amoureux était déjà un projet en ébauche, les pages réalisées pour Jeunes Talents étant une sélection pour le concours.
Je n'ai pas vraiment de conseils, je crois qu'il faut juste se faire plaisir et faire ce qui nous vient le plus naturellement.

 

Quels sont vos projets futurs ?

M. B. : Je réfléchis à un livre pour la jeunesse en gommettes mais rien de vraiment concret encore.
Et sinon, un petit livre de maisons en gravure réalisée sur tétra pack devrait sortir courant septembre chez Tétra Éditions.

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